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Les tarifs des mutuelles en hausse de 4,3 et 4,7% en 2026

Les complémentaires santé à statut mutualiste augmenteront leurs cotisations en moyenne de 4,3% (contrats individuels) et 4,7% (contrats d'entreprise), a annoncé mardi la Fédération nationale de la mutualité française, avertissant d'une "urgence absolue" à maîtriser les dépenses de santé.

La hausse est moins forte que les années précédentes (+6% en 2025 en moyenne, +8,1% en 2024, +4,7% en 2023), mais elle reste à un niveau largement supérieure à celle observée avant le Covid (+2,6% par an en moyenne sur la décennie 2010-2020).

Chaque année, l'annonce des tarifs mutualistes donne une indication des tarifs de l'ensemble du marché. Les mutuelles représentent un petit peu moins de la moitié du marché des complémentaires santé, le reste étant détenu par les assureurs privés, et par des organismes paritaires.

"L'augmentation des dépenses de santé", couvertes par la Sécurité sociale et les complémentaires santé, "s'intensifie depuis 2020, à +4,4% par an", indique la Mutualité pour justifier la hausse de ses cotisations.

Les mutuelles devront aussi absorber en 2026 de nouveaux transferts de charge depuis l'Assurance maladie, et une nouvelle taxe prévue dans le budget 2026 de la Sécu, qui leur coûtera 1 milliard d'euros, ajoute-t-elle.

Dans le budget de la Sécurité sociale pour 2026 - que l'Assemblée nationale devrait, sauf surprise, adopter définitivement dans l'après-midi -, "on est arrivés à bloquer le doublement des franchises médicales, tant mieux, mais malheureusement la solution de facilité de cette TVA sur la santé, cette taxe d'un milliard, pèsera à terme sur nos concitoyens", a déclaré le président de la Mutualité, Eric Chenut, mardi matin sur RTL.

"Avec une taxe sur les contrats qui grimpe à 16%, la France est une +anomalie européenne+", dénonce l'organisation. "Le gouvernement et les parlementaires s'apprêtent sciemment à faire payer les assurés mais sans l'assumer et en tentant de déplacer la responsabilité sur les complémentaires santé", ajoute-t-elle.

Face aux critiques selon lesquelles les mutuelles profitent largement de la situation, le patron de la Mutualité a dénoncé "une accusation absolument scandaleuse: les mutuelles sont des organismes à but non lucratif, à gouvernance démocratique", et "quand on ajuste les cotisations, c'est au strict minimum, pour garantir l'équilibre, la pérennité de nos entreprises".

Déplorant "une forme de déni collectif" et "des politiques trop à court terme" alors que "notre population vieillit et (que) les besoins en santé augmentent", Eric Chenut a prévenu que "notre effort, individuel et collectif, pour se soigner (...) va être de plus en plus important si l'on ne s'attaque pas à la régulation des dépenses de santé".

"Agir pour l'efficience, réduire les actes redondants, lutter contre la fraude, investir massivement dans la prévention" deviennent "une urgence absolue", plaide la Mutualité.

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