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Streptocoque A: les infections toujours plus fréquentes qu'avant le Covid mais "semblent moins sévères"
Après une flambée en 2022, les infections à streptocoques A restent plus fréquentes qu'avant la pandémie de Covid-19, mais leur sévérité semble avoir diminué. Une étude de Santé publique France indique une baisse des infections invasives graves, surtout chez les enfants, et constate une tendance à la normalisation des chiffres. Les infections se soignent aisément par antibiotiques, et la circulation de la souche M1UK est également en déclin.
FRANCK FIFE - AFP/Archives
Après une flambée épidémique en 2022, les infections à streptocoques A, responsables notamment de la scarlatine, ont fortement diminué, restant plus fréquentes qu'avant le Covid mais moins sévères qu'en 2022-2023, selon un bilan de Santé publique France publié lundi.
Les streptocoques A sont une catégorie de bactéries à l'origine d'infections variées, généralement bénignes, qui se traduisent fréquemment par uneangine Ils sont notamment à l'origine de la scarlatine, l'une des principales maladies infantiles.
Plus rarement, ils peuvent être responsables d’infections invasives graves (infections invasives à streptocoque du groupe A - IISGA) comme dessepticémies Ces bactéries se transmettent par gouttelettes respiratoires et contact direct (sécrétions nasales, lésions cutanées…).
En 2022-2023, le nombre d'infections, et notamment d'infections invasives graves, avait fortement augmenté, en lien avec "la levée des mesures barrière" en vigueur pendant la pandémie de Covid-19, et l'émergence d'une souche plus dangereuse (M1UK), observe cette étude.
L'étude s'appuie sur plusieurs indicateurs dont des données sur les passages aux urgences, consultations ambulatoires chez SOS médecins, l'incidence des IISGA ou la part des certificats de décès mentionnant une IIGSA.
Depuis la fin de l'année 2024, le nombre de consultations ambulatoires et passages aux urgences pour scarlatine sont "revenus à des niveaux observés au cours des saisons antérieures à l’épidémie de COVID-19", note Santé publique France (SpF).
Le taux d’incidence des infections invasives, qui avait atteint un pic de 6,2 pour 100.000 habitants en 2023, est retombé en 2024 à 4,5 mais reste toutefois "supérieur à celui habituellement rapporté" avant le Covid-19. Les données du premier semestre 2025 "suggèrent une poursuite de cette tendance".
La sévérité des infections "semble avoir nettement diminué" par rapport à 2022-2023, retrouvant un niveau "comparable à la période pré-Covid" indique SpF, qui observe "une baisse de la fréquence" des syndromes duchoc streptococcique, ainsi que du nombre de certificats de décès liés à ces infections.
"Cette diminution des IISGA les plus sévères est particulièrement visible chez les enfants", précise l'étude.
Les données montrent en outre "une diminution significative" de la circulation de la souche M1UK en 2024 et début 2025.
Contrairement à des maladies infantiles d'origine virale comme la bronchiolite, les infections à streptocoques A peuvent se soigner par antibiotiques, comme l'amoxicilline ou la pénicilline.
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Lexique
l'angine de Vincent (angine ulcérée),
les angines pultacées (amygdales recouvertes d'un enduit blanchâtre)...
le choc hypovolémique par diminution du retour sanguin veineux vers le coeur, que ce soit à la suite d'une hémorragie abondante (traumatisme, postopératoire...), d'une hypovolémie comme les pertes de plasma chez les grands brûlés, d'une déshydratation aiguë (diarrhée ou vomissements abondants), d'une vasodilatation des vaisseaux périphériques qui stocke le sang dans les petits vaisseaux (choc anaphylactique ), septique, toxique) ;
le choc cardiogénique dans lequel le remplissage cardiaque est insuffisant du fait de troubles du rythme , d'insuffisance cardiaque aiguë , d'une embolie pulmonaire massive (voir thromboembolie )...
le choc anaphylactique survenant lors de réactions allergiques immédiates intenses. On peut en rapprocher le choc anaphylactoïde dont les manifestations sont identiques mais dont le mécanisme n'est pas de nature allergique.