Actualité Santé Française
Les sachets de nicotine, prisés des jeunes, bientôt bannis
Le décret interdisant les sachets de nicotine, effectif en mars 2026, répond à des préoccupations croissantes concernant leur toxicité et leur addictivité, notamment chez les jeunes. Les associations anti-tabac saluent cette décision, qui s'inscrit dans une lutte plus large contre les produits du tabac et les risques d'addiction. Le marché mondial des sachets, en pleine expansion, soulève également des inquiétudes face à la stratégie financière des cigarettiers. Les fabricants critiquent cette interdiction, mais la santé publique reste une priorité pour le gouvernement.

STEPHANE DE SAKUTIN - AFP/Archives
Dénoncés pour leur toxicité et leur caractère addictif en particulier pour les enfants et adolescents, les sachets, billes et gommes de nicotine seront interdits en France à partir de mars 2026, une "victoire" pour les associations anti-tabac.
Le décret d'interdiction, paru au Journal officiel samedi, fait suite au bannissement des cigarettes électroniques jetables, prohibées à la vente depuis fin février, et à l'interdiction de fumer dans les espaces publics comme les jardins et parcs, les plages ou encore aux abords des écoles en vigueur depuis le 1er juillet.
Le bannissement des sachets "vise à protéger la santé publique: la nicotine est désormais considérée comme une substance vénéneuse en raison de ses effets nocifs, et son usage à visée récréative présente un risque d’initiation au tabagisme, notamment chez les jeunes", a justifié à l'AFP le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.
La ministre "Catherine Vautrin confirme ainsi son engagement" contre les "risques liés aux addictions", selon cette source.
Le gouvernement Barnier avait annoncé à l'automne 2024 son intention de bannir les sachets de nicotine, également appelés pouches, en raison notamment d'un accroissement des intoxications chez les adolescents.
Le marché mondial des pouches a été évalué par Global Markets Insights à 6,6 milliards de dollars (5,6 milliards d'euros) pour l'année 2023, et pourrait atteindre 27,4 milliards de dollars (23,4 mds d'euros) en 2032.
Apparus récemment, les sachets de nicotine sans tabac renferment, dans un tissu perméable, des fibres de polymères imprégnées de nicotine et d'arômes et se glissent entre la lèvre et la gencive.
L'interdiction prise par le gouvernement vise l'ensemble des "produits à usage oral contenant de la nicotine, à l'exception des médicaments et dispositif médicaux". Elle ne s'applique pas aux tabacs à chiquer.
- "Eldorado financier" -
Il s'agit notamment des "sachets portions" ou "sachets poreux", "pâte, billes, liquides, gomme à mâcher, pastilles, bandelettes ou toute combinaison de ces formes", énumère le texte.
L'Alliance contre le tabac, une fédération d'associations anti-tabac, a salué une "victoire". "Il s’agit d’une mesure cruciale pour protéger les jeunes et contrer les stratégies pernicieuses d’une industrie qui prospère sur le marché de l’addiction, au détriment de la santé publique", a-t-elle estimé dans un communiqué.
"Face à la baisse de la consommation de cigarettes dans les pays développés, les sachets de nicotine et les nouveaux produits nicotiniques (tabac chauffé et cigarettes électroniques) constituent le nouvel eldorado financier des cigarettiers", souligne l'organisation pour qui, "loin d’être des outils de sevrage, les sachets de nicotine et leurs dérivés (billes, perles) n’ont pour objectif que d’étendre le marché de l’addiction à la nicotine".
Les fabricants British American Tobacco France et Philip Morris France ont dénoncé l'interdiction. Le premier a critiqué une "approche dogmatique, sans débat ni concertation" de la France, qui "prend le risque (...) de priver les fumeurs adultes d’alternatives encadrées" au tabac. Pour le second, "la France s’entête dans une stratégie d’interdiction inefficace".
La confédération des buralistes y voit une "victoire annoncée pour les trafics".
En novembre 2023, l'Anses avait appelé à une vigilance particulière" sur ces sachets en soulignant que ces produits, comme les billes aromatiques, entraînaient de plus en plus d'intoxications.
"Les enfants et adolescents sont les principales victimes", avait constaté l'Agence nationale de sécurité sanitaire.
Comme les snus (tabac sous forme de sachet à usage oral interdit à la vente en Europe), les sachets de nicotine "peuvent provoquer des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères: vomissements prolongés avec risque dedéshydratation convulsions troubles de la conscience,hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire", selon l'étude qui précise que la majorité des personnes intoxiquées ont entre 12 et 17 ans.
Les billes aromatiques présentent aussi un risque d'accident domestique, en particulier pour les enfants de moins de trois ans qui les ingèrent. Le nombre d'appels au centres anti-poisons concernant ces produits était passé de trois en 2020 à 86 en 2022, selon l'Anses.

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Lexique
due à une perte d'eau et de sel contenus dans le plasma et les liquides entourant les cellules, liés à des vomissements, diarrhées, pertes cutanées, rénales, au coma diabétique...) ;
elle se manifeste par une fatigue, une sécheresse de la peau, une accélération du rythme cardiaque, une baisse de la tension artérielle, une raréfaction de l'émission d'urine...
son traitement consiste en l'administration d'eau et de sel.
due à une hypertonie (excès de sodium par fuite d'eau) du plasma et des liquides extracellulaires, liée à une insuffisance d'apport en eau, au diabète insipide , certains diabètes sucrés , pertes digestives, cutanées, par voie respiratoire... Pour compenser cette différence de pression en sels, le liquide intracellulaire sort vers le milieu extracellulaire. La cellule est déshydratée ;
elle se manifeste par une soif intense, une sécheresse buccale, une perte de poids, fièvre, essoufflement, une fatigue avec torpeur voire coma...
son traitement consiste en l'administration d'eau associée à un régime sans sel.
Le chiffre supérieur est appelé pression systolique et correspond à la valeur de la pression sanguine lors de contraction cardiaque (systole).
Le chiffre inférieur est appelé pression diastolique et correspond à la valeur de la pression sanguine entre deux contractions cardiaques (diastole).
Hypotension : baisse de la pression artérielle en dessous des chiffres normaux (la fourchette normale moyenne pour la maxima oscille entre 9 à 14 cm de Hg (mercure), et celle de la minima entre 5 à 7,5 cm de Hg). Elle se manifeste sous forme d'étourdissements, de vertiges, parfois de véritables évanouissements ou syncopes.
un défaut de remplissage vasculaire (hypovolémie ) par perte liquidienne importante (d'origine rénale, par hémorragie, brûlures étendues, vomissements et/ou diarrhée importants, abus de diurétiques...) ;
une sténose des gros troncs artériels comme par exemple dans la coarctation de l'aorte ou une sténose des valves cardiaques (voir valvulopathie) ;
une insuffisance surrénale ;
un excès de médicaments anti-hypertenseurs ;
elle accompagne tous les chocs .