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Intoxications à E. coli: Saint-Quentin entre "peur", "choc" et "tristesse"
L'augmentation des cas d'intoxications à E. coli à Saint-Quentin a suscité un mélange de peur, de choc et de tristesse parmi la population. Bien que majoritairement des enfants aient été contaminés, les autorités mettent en garde contre les risques potentiels pour d'autres populations vulnérables, y compris les personnes âgées. Les fermetures préventives de boucheries provoquent des frustrations chez les clients, qui se sentent trahis par leurs fournisseurs. Une enquête sanitaire et une enquête préliminaire ont été ouvertes pour déterminer l'origine de la bactérie et protéger la santé publique.

FRANCOIS NASCIMBENI - AFP
Un climat pesant s'est abattu sur Saint-Quentin (Aisne), dont la population se dit "choquée" après une série d'intoxications alimentaires d'enfants à la bactérie Escherichia coli, à l'origine encore incertaine, une semaine après le décès d'une petite fille.
"Je suis choquée, c'est chaud", souffle Mylaine Guillard, 23 ans, croisée lundi par l'AFP dans le centre-ville de Saint-Quentin avec sa fille de quatre ans. Ici, "tout le monde en parle, tout le monde a peur", ajoute-t-elle.
Dix-neuf enfants désormais, dont une majorité dans l'agglomération de Saint-Quentin, ont contracté la bactérie E. coli depuis le 12 juin. Parmi eux, Elise, une fillette de 12 ans, est décédée le 16 juin.
Soupçonnant une infection alimentaire liée à de la viande, les autorités ont ordonné la fermeture préventive de quatre boucheries halal et de deux rayons boucherie de supermarchés de l'agglomération.
Des prélèvements y ont été effectués, et les résultats de leurs analyses sont attendus d'ici la fin de cette semaine, a dit la préfecture lundi soir.
Si sa fille mange peu de viande à la maison, Mylaine Guillard a "peur de la cantine", confie-t-elle: "J'ai unstress par rapport à ça, je lui ai demandé de ne pas manger la viande de la cantine".
Noé, son garçon de trois ans à ses côtés, se gare devant le supermarché où il a l'habitude de faire ses courses, dont le rayon boucherie a été fermé.
"Avec tout ça, on n'ose plus trop acheter de la viande (...) ça fait drôlement peur", assure-t-il. Depuis qu'il a eu vent des contaminations, "il n'y a plus de viande, plus du tout" à la maison, sourit-il.
"L'idée, ce n'est pas du tout d'entraîner la psychose", a pourtant insisté dimanche Yannick Neuder, ministre de la Santé, lors d'un déplacement à l'hôpital de Saint-Quentin. Il a assuré qu'il était toujours possible de "manger de la viande. Ce n'est pas le sujet".
- "Rester attentif" -
"Il y a une chape de plomb, quand même, sur la ville", constate Frédérique Macarez, maire (LR) de Saint-Quentin. Les habitants qui l'interpellent dans la rue lui font part de leur "tristesse" et de leur "inquiétude", souligne-t-elle.

FRANCOIS NASCIMBENI - AFP
Le nombre de cas a augmenté au fil des jours la semaine dernière, et "il faut rester attentif" cette semaine en raison de la période d'incubation, prévient Mme Macarez.
Si seuls des enfants ont été contaminés jusque-là, l'élue rappelle que la bactérie peut toucher, plus largement, "les personnes vulnérables", y compris "des personnes âgées".
"On ne peut pas non plus arrêter de manger tout d'un coup (...). A part faire attention, on ne peut rien faire de plus", soupire Lidzye, 20 ans, dont le bébé de trois mois somnole dans sa poussette.
Les mots de cette auxiliaire de vie se teintent d'un reproche envers les boucheries fermées préventivement, dont l'une où elle avait ses habitudes: "On fait confiance aux fournisseurs et aux bouchers parce qu'ils sont censés faire attention à l'hygiène (...), on achète un peu aveuglément".
Devant les dix mètres de long du rayon boucherie entièrement vidé, Marc Legrand, le responsable de l'Intermarché de Gauchy, près de Saint-Quentin, est encore sous lechoc
"Nous, apparemment, nous sommes concernés pour deux cas", alors que 12.300 clients sont passés en caisse avec des produits du rayon boucherie depuis le 1er juin, souligne-t-il.
Depuis l'annonce dimanche de la fermeture du rayon, il voit passer tous types de clients, "des personnes très compréhensives qui vont patienter" jusqu'aux résultats d'analyses, et "d'autres un peu plus agressives, qui demandent absolument à être remboursées".
"Il faut tout simplement attendre la suite des analyses (...), puis en ce qui nous concerne, nous mettre en situation d'assumer", conclut M. Legrand. "Le sujet, c'est d'aider et de trouver d'où vient cette bactérie".
En parallèle de l'enquête sanitaire, une enquête préliminaire contre X a été ouverte jeudi dernier "des chefs d'homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger de la vie d'autrui et tromperie sur la marchandise présentant un danger pour la vie humaine", a annoncé lundi le parquet de Saint-Quentin.

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Lexique
le choc hypovolémique par diminution du retour sanguin veineux vers le coeur, que ce soit à la suite d'une hémorragie abondante (traumatisme, postopératoire...), d'une hypovolémie comme les pertes de plasma chez les grands brûlés, d'une déshydratation aiguë (diarrhée ou vomissements abondants), d'une vasodilatation des vaisseaux périphériques qui stocke le sang dans les petits vaisseaux (choc anaphylactique ), septique, toxique) ;
le choc cardiogénique dans lequel le remplissage cardiaque est insuffisant du fait de troubles du rythme , d'insuffisance cardiaque aiguë , d'une embolie pulmonaire massive (voir thromboembolie )...
le choc anaphylactique survenant lors de réactions allergiques immédiates intenses. On peut en rapprocher le choc anaphylactoïde dont les manifestations sont identiques mais dont le mécanisme n'est pas de nature allergique.