Actualité Santé Française
Grippe: "fort impact" anticipé sur les hôpitaux pendant les vacances de Noël, selon des projections inédites
Les nouvelles projections indiquent que l'épidémie de grippe en France entraînera un recours accru aux soins pendant les vacances de Noël, avec un fort impact sur les hôpitaux. Le pic épidémique est prévu vers la fin décembre, avec des variations possibles. Les autorités sanitaires visent à anticiper la dynamique de la maladie pour mieux gérer la situation.
Jean-Christophe VERHAEGEN - AFP/Archives
L'épidémie degrippe dans l'Hexagone devrait augmenter le recours aux soins pendant les vacances de Noël avec "un fort impact" potentiel à l'hôpital, et son pic intervenir au tournant de l'année, selon des projections inédites publiées mercredi par Pasteur et Santé publique France.
Dans une métropole où toutes les régions sont en épidémie, les différents indicateurs liés à lagrippe ont continué à augmenter, pour toutes les classes d'âge, du 8 au 14 décembre, la 50e semaine de l'année, d'après le bilan hebdomadaire de l'agence de santé publique diffusé le même jour.
Pour la première fois, Pasteur et Santé publique France communiquent des prévisions sur la dynamique de l'épidémie degrippe en France hexagonale, au niveau national et régional, à l'horizon de quatre semaines, et sur la période probable de survenue du pic.
Objectif: fournir un outil d'anticipation de la trajectoire de l'épidémie pour aider les autorités sanitaires et les professionnels de santé.
La première version de cette modélisation "anticipe une croissance des passages aux urgences pour syndrome grippal dans les deux prochaines semaines, suivie d'une décroissance" les deux premières semaines de 2026, notamment sous l'effet, décalé, d'une baisse de transmission liée à la fermeture des écoles pendant les vacances, ont résumé les deux institutions.
"La performance du modèle peut être variable", a noté lors d'une conférence de presse Juliette Paireau, qui travaille sur la modélisation mathématique des maladies infectieuses à Pasteur et à SpF: "pour des saisons qui ressemblent au passé, le modèle est le plus performant ; pour des saisons très différentes, le modèle aura plus de difficultés à anticiper la dynamique".
Le pic de l'épidémie grippale est, à ce stade, attendu plutôt dans la semaine de Noël, avec "15% de chance que le pic ait lieu en semaine 51, 70% en semaine 52 et 12% en semaine 1".
Mais "une grande incertitude" persiste "sur l'ampleur du pic", a précisé Juliette Paireau.
Vu les prévisions et "malgré le degré d’incertitude élevé inhérent à la modélisation de l'activité grippale, il est probable que le recours aux soins pourgrippe s’accentue de façon importante au cours des deux prochaines semaines dans l’ensemble des régions hexagonales, avec un fort impact à anticiper à l’hôpital durant la période des congés de fin d’année", ont prévenu Pasteur et SpF.
Et, à ce stade, on ne peut pas exclure une reprise de l'épidémie après les vacances de Noël, comme observé l'année dernière, ou plus tard dans la saison comme en 2022-2023, selon les deux institutions.
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Lexique
des signes généraux : fièvre élevée pouvant durer 5 jours, sensation de froid, frissons, céphalées, douleurs musculaires, douleurs à la mobilisation des yeux, sensation de malaise général...
des signes respiratoires qui augmentent en intensité progressivement : toux sèche, écoulement nasal avec parfois obstruction nasale, enrouement, parfois mal de gorge.
Elles sont principalement pulmonaires, pneumopathies dues directement à la grippe, ou secondaires à une surinfection bactérienne, ou encore aggravation d'un asthme (voir asthme aigu grave ), d'une bronchite chronique ...
Elles apparaissent plus fréquemment chez les sujets ayant une pathologie cardiaque, pulmonaire... préexistante, mais aussi chez les sujets immunodéficients ou au cours de la grossesse.
Rarement, c'est un tableau de grippe maligne survenant quelques jours après le début d'une grippe commune. Elle est due au virus lui-même : apparition d'un oedème pulmonaire avec insuffisance respiratoire aiguë et parfois complications cardiaques, hépatiques, rénales, ménigo-encéphalite. Elle est souvent mortelle et, en cas de survie, les séquelles sont la règle.