Actualité Santé Française
Grippe: l'épidémie continue à progresser, pression accrue sur l'hôpital
FRANCK FIFE - AFP/Archives
L'épidémie degrippe poursuit sa progression en France, touchant tous les âges, avec un niveau d'intensité qui augmente à l'hôpital, alors qu'il demeure "modéré" en ville, a annoncé mercredi Santé publique France (SpF).
Lors de la semaine achevée le 28 décembre, lagrippe a progressé "dans l'ensemble des régions, toutes en épidémie", sauf La Réunion, a précisé l'agence sanitaire dans son point hebdomadaire.
Cette aggravation de l'épidémie a entraîné une activité "d'intensité élevée" à l'hôpital avec 18.552 passages aux urgences (soit 5,2% du total, contre 4% la semaine d'avant), notamment pour prendre en charge des enfants de moins de 15 ans et des personnes de plus de 65 ans. Lagrippe a été à l'origine de 3.606 hospitalisations (soit 4,8% de l'ensemble, contre 3,4% la semaine précédente).
En ville, l'épidémie grippale est en revanche globalement "modérée", avec des évolutions divergentes selon l'âge. Elle reflue chez les moins de 15 ans, "probablement en lien avec la période de congés scolaires", qui réduit les brassages, mais reste à un niveau d'"intensité élevée" chez les 65 ans et plus, selon SpF.
Après une saison 2024-2025 sévère en matière de mortalité - plus de 17.000 décès -, l'agence sanitaire note une petite hausse du nombre de décès déclarés par certificat électronique faisant mention de lagrippe 4,1% (contre 2,7% la semaine précédente), proche du niveau des mêmes jours l'an dernier (3,9%).
Ces décès, dans neuf cas sur dix, concernent des personnes âgées de 65 ans et plus, dont la couverture vaccinale était de 44,2% au 30 novembre contre 40,5% à la même période l'an dernier.
"Il est probable que le recours aux soins pourgrippe commence à diminuer dans les prochaines semaines dans la plupart des régions hexagonales, tout en restant à un niveau élevé", juge l'Institut Pasteur dans des modélisations hebdomadaires.
L'Institut estime ainsi que l'épidémie pourrait avoir atteint son pic au cours de la dernière semaine de 2025 - le recul n'est pas suffisant pour le dire à ce stade -, "avec une probabilité supérieure ou égale à 50%".
Mais "la possibilité d'une reprise de l'épidémie après les vacances de Noël, ou plus tard dans la saison hivernale, ne peut être exclue à ce stade", prévient l'Institut Pasteur.
De son côté, l'épidémie de bronchiolite se poursuit dans l'Hexagone et a atteint la Corse. Mais le nombre de passages aux urgences a diminué et celui des hospitalisations est stable, par rapport à la semaine précédente.
Lexique
des signes généraux : fièvre élevée pouvant durer 5 jours, sensation de froid, frissons, céphalées, douleurs musculaires, douleurs à la mobilisation des yeux, sensation de malaise général...
des signes respiratoires qui augmentent en intensité progressivement : toux sèche, écoulement nasal avec parfois obstruction nasale, enrouement, parfois mal de gorge.
Elles sont principalement pulmonaires, pneumopathies dues directement à la grippe, ou secondaires à une surinfection bactérienne, ou encore aggravation d'un asthme (voir asthme aigu grave ), d'une bronchite chronique ...
Elles apparaissent plus fréquemment chez les sujets ayant une pathologie cardiaque, pulmonaire... préexistante, mais aussi chez les sujets immunodéficients ou au cours de la grossesse.
Rarement, c'est un tableau de grippe maligne survenant quelques jours après le début d'une grippe commune. Elle est due au virus lui-même : apparition d'un oedème pulmonaire avec insuffisance respiratoire aiguë et parfois complications cardiaques, hépatiques, rénales, ménigo-encéphalite. Elle est souvent mortelle et, en cas de survie, les séquelles sont la règle.