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Face aux épidémies, des médecins réquisitionnés dans les Bouches-du-Rhône
Face à une augmentation des épidémies hivernales, la préfecture des Bouches-du-Rhône a réquisitionné 17 médecins généralistes pour la période de congés, afin de contrer la carence de permanence des soins. L'ARS souligne que la région connaît un afflux touristique et un risque accru pour la santé publique.
Charly TRIBALLEAU - AFP/Archives
Face aux épidémies hivernales et en période de congés pour de nombreux soignants, la préfecture des Bouches-du-Rhône réquisitionne 17 médecins généralistes jusqu'à début janvier, selon des arrêtés préfectoraux.
Des médecins exerçant dans des communes proches de Marseille, notamment à Martigues, La Ciotat et Aubagne, sont réquisitionnés entre le 25 décembre et le 4 janvier, sur des dates et des horaires définis par trois arrêtés signés lundi.
Le texte explique que cette décision a été prise car "la persistance d'un tableau de garde insuffisant pour assurer la permanence des soins (...) constitue un risque grave pour la santé publique, résultant de l'absence de réponse prolongée aux demandes de soins de premier recours".
Les médecins qui dérogeraient à cet arrêté s'exposent à des poursuites.
Contactée par l'AFP, l'Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d'Azur a expliqué avoir choisi des médecins "non-exemptés n'ayant pris aucune ligne de garde sur l'année à venir".
Elle a rappelé que "le département des Bouches-du-Rhône est l'unique département de la France métropolitaine dont les carences de permanence de soins ambulatoires (PDSA) sont supérieures à 50%".
Outre "la conjonction de plusieurs facteurs avec la reprise des épidémies virales de typegrippe et bronchiolite, conjuguée à la période des congés qui implique la fermeture de certains cabinets médicaux", la région connaît en fin d'année "un afflux touristique", souligne également l'ARS.
La région entre en troisième semaine d'épidémie et "les actes médicaux réalisés par SOS Médecins ainsi que les passages aux urgences poursuivent leur forte augmentation, à des niveaux supérieurs à ceux observés à la même période lors des deux saisons précédentes", selon la même source.
La semaine précédente, lagrippe ou le syndrome grippal ont occasionné "2.000 passages aux urgences enregistrés dans la région, qui ont conduit à près de 450 hospitalisations".
Quant à la bronchiolite, pour laquelle la région est en phase épidémique depuis un mois, "l'activité des services d'urgences concernant les enfants de moins d’un an se stabilise".
L'ARS conseille, en période de fin d'année, d'appeler le 15 pour être orienté soit vers un médecin de ville soit vers les urgences pour les situations les plus graves.
Lexique
des signes généraux : fièvre élevée pouvant durer 5 jours, sensation de froid, frissons, céphalées, douleurs musculaires, douleurs à la mobilisation des yeux, sensation de malaise général...
des signes respiratoires qui augmentent en intensité progressivement : toux sèche, écoulement nasal avec parfois obstruction nasale, enrouement, parfois mal de gorge.
Elles sont principalement pulmonaires, pneumopathies dues directement à la grippe, ou secondaires à une surinfection bactérienne, ou encore aggravation d'un asthme (voir asthme aigu grave ), d'une bronchite chronique ...
Elles apparaissent plus fréquemment chez les sujets ayant une pathologie cardiaque, pulmonaire... préexistante, mais aussi chez les sujets immunodéficients ou au cours de la grossesse.
Rarement, c'est un tableau de grippe maligne survenant quelques jours après le début d'une grippe commune. Elle est due au virus lui-même : apparition d'un oedème pulmonaire avec insuffisance respiratoire aiguë et parfois complications cardiaques, hépatiques, rénales, ménigo-encéphalite. Elle est souvent mortelle et, en cas de survie, les séquelles sont la règle.