Santé
Mon soutien psy : 12 séances remboursées, prise de RDV simplifiée… découvrez les nouveautés actées par décret
Le gouvernement a réformé le dispositif 'Mon soutien psy', permettant désormais 12 séances de psychologue remboursées par la Sécurité sociale. Les conditions pour en bénéficier ont été assouplies avec la suppression de l'obligation d'une adresse par un professionnel de santé. Ces changements visent à améliorer l'accès aux soins psychologiques, renforçant ainsi le soutien pour les troubles psychiques de légère à modérée et encourageant plus de psychologues à participer au programme.

Le dispositif « Mon soutien psy », mis en place en juin 2022, vous permet de bénéficier de séances de psychologues remboursées par la Sécurité sociale.
Face à l’impopularité de ce dispositif, le gouvernement avait entrepris de réformer ce dispositif l’année dernière. Un décret et un arrêté, tous deux publiés au Journal officiel du 15 mai 2025, viennent achever cette réforme tant attendue. Ils actent notamment :
- Le remboursement de 12 séances de psychologue par an, contre 8 jusqu’alors ;
- La suppression de la condition préalable d’adressage par un professionnel de santé.
On vous explique tout ce qui change.
Mon soutien psy : de quoi s’agit-il ?
Le dispositif Mon soutien psy vous permet désormais de bénéficier jusqu’à 12 séances de psychologue par an (contre 8 auparavant), tout en étant pris en charge par la Sécu :
- Vous pouvez en bénéficier quel que soit votre âge (à partir de 3 ans) si vous souffrez de troubles psychiques d’intensité légère à modérée ;
- Vous n’avez pas besoin d’obtenir de prescription médicale, il suffit de consulter l’annuaire dédié sur le site de la Sécurité sociale ;
- Les 12 séances/an sont renouvelables si nécessaire, à la suite d’une concertation entre le psychologue et un psychiatre et/ou le médecin traitant
- La prise en charge varie selon votre profil :
- En principe, l’Assurance maladie prend en charge 60 % du coût de la séance de 50 € (soit 30 €) ;
- Les séances vous sont totalement remboursées si vous êtes bénéficiaire de la Complémentaire santé solidaire (CSS) ou de l’AME, ou pour les soins liés à une affection de longue durée (ALD), la maternité à partir du 6ème mois de grossesse, ou un accident du travail ou maladie professionnelle. Si vous êtes dans une autre situation, votre complémentaire santé peut prendre le relais si votre contrat le permet.
À noter que seuls les psychologues conventionnés sont remboursés par la Sécurité sociale.
Mon soutien psy : une réforme déjà entamée en 2024
Début 2024, Gabriel Attal, fraîchement nommé Premier ministre, reconnaissait que le dispositif « Mon soutien psy » n’avait « pas eu tout le succès escompté ». Et pour cause : un an après sa mise en œuvre, seuls 100 000 patients avaient bénéficié de ce suivi, pour 438 000 séances au total (soit en moyenne 4 par patient).
En outre, le nombre de psychologues ayant accepté de faire partie du dispositif était anecdotique au regard des besoins : 2 250 praticiens, soit 7 % des psychologues libéraux. Pas étonnant, dans la mesure où leurs représentants n’ont cessé d’alerter sur les failles du dispositif depuis sa conception : tarifs « bradés », adressage compliqué, suivi impossible en 8 séances, etc.
Face à ces constats, le gouvernement avait engagé la réforme du programme Mon soutien psy.
Première mesure, actée par un arrêté dès juin 2024 : l’augmentation du tarif des séances de 30 € à 50 €. Une revalorisation bienvenue pour les psychologues, ayant entraîné des effets positifs en très peu de temps :
- Dès l’été 2024, plus de 500 nouveaux psychologues avaient rejoint le dispositif, établissant alors le nombre de psy conventionnés à 3 550 ;
- Le 13 février 2025, l’Assurance maladie annonçait dans un communiqué que depuis l’été 2024, « plus de 500 psychologues rejoignent le dispositif chaque mois », pour un total de 5 000 professionnels partenaires.
Psy remboursé : les apports du décret et de l’arrêté de mai 2025
En juin 2024, le gouvernement avait également annoncé que le nombre de séances prises en charge augmenterait de 8 à 12, et que la condition d’adressage par un professionnel de santé serait supprimée. Il aura fallu attendre presque un an pour que ces annonces deviennent effectives, via la publication du décret et de l’arrêté de mai 2025.
Par ailleurs, le décret renforce le consentement du patient dans le processus de transmission des informations au médecin impliqué dans sa prise en charge. Désormais, l’accord du patient est requis pour que le psychologue puisse :
- Transmettre l’entretien d’évaluation et la dernière séance de suivi au médecin traitant du patient (ou le médecin impliqué dans sa prise en charge) ;
- Faire part au médecin du fait que le patient relève d’un suivi psychiatrique.