Bonne nouvelle si vous êtes salarié à temps partiel ou sous forfait jours réduit. Vous allez pouvoir cotiser sur la base d’un temps plein à l’AGIRC-ARRCO, même lorsque vos revenus dépassent 1,7 SMIC. Une réforme discrète, mais qui aura un impact concret sur vos droits à la retraite.

Qui est concerné ?

Vous êtes cadre ou assimilé cadre, et vous avez opté pour un forfait jours réduit – par exemple, une activité répartie sur 100 ou 150 jours par an, ou êtes au temps partiel ? Dans cette configuration, vos cotisations à la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO étaient, jusqu’à présent, proportionnelles à votre rémunération effective.

Résultat : même si vous touchiez un salaire supérieur à 2 425 euros nets par mois (ce qui correspond à 1,7 fois le SMIC), vous ne cotisiez pas plus. En effet, seuls les revenus jusqu’à 1,7 SMIC étaient pris en compte pour le calcul de vos points AGIRC-ARRCO. Cette limitation réduisait mécaniquement le nombre de points retraite accumulés.

Cependant, cela va changer, puisqu’une réforme permet désormais de surcotiser volontairement, afin que vos droits soient calculés comme si vous étiez à temps plein.

Quelle différence pour votre retraite ?

La réforme AGIRC-ARRCO 2025, mise en place par la circulaire du 19 mars 2025, modifie ce mode de calcul. Celle-ci supprime le plafond de revenus qui limitait l’accès à ce dispositif et permet à tous les salariés d’optimiser leurs droits à la retraite complémentaire.

Dans les faits, le calcul repose sur le principe suivant : votre rémunération est multipliée par 218 (le nombre de jours annuels d’un temps plein en forfait jours), puis divisée par le nombre de jours inscrits dans votre forfait contractuel. Ce mécanisme permet de reconstituer un revenu de référence équivalent à un temps plein, sur lequel seront désormais calculées vos cotisations à l’AGIRC-ARRCO. Résultat : même en travaillant moins, vous pouvez proportionnellement générer autant de points retraite qu’un salarié à temps complet.

Une démarche volontaire à initier auprès de l’employeur

Ce nouveau mode de calcul n’est pas appliqué automatiquement : c’est à vous, salarié concerné, d’en faire la demande. Pour que la surcotisation soit mise en place, il faut obtenir l’accord explicite de votre employeur, formalisé par écrit. Cela peut passer par une modification du contrat de travail ou par un avenant, si vous êtes déjà en poste.

Attention toutefois, cette possibilité a aussi ses limites. Le plafond de cotisation est fixé à 8 PASS – plafond annuel de la Sécurité sociale, soit 31 400 euros bruts par mois -, seuil au-delà duquel il n’est plus possible d’acquérir de nouveaux points AGIRC-ARRCO. Autrement dit, au-delà de ce seuil, le gain en droits à la retraite complémentaire est nul.

Malgré cette limite, la réforme représente une véritable opportunité d’optimiser votre future pension si vous êtes en forfait jours réduit ou à temps partiel avec une rémunération confortable. Il est donc dans votre intérêt de vous rapprocher de votre employeur pour envisager cette option et la mettre en œuvre formellement.