Tous les Français ne sont pas égaux devant la retraite. Ceci vient à nouveau d’être confirmé par une étude de la Drees publiée jeudi 31 juillet. Le constat est sans appel : les écarts de pensions entre générations, professions ou encore hommes et femmes restent encore très marqués dans notre pays.

Une publication alors que le nombre de retraités progresse chaque année

Intitulée Les retraités et les retraites, l’édition 2025 de la publication de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) fait le point sur les versements des retraites pour la période 2023. Premier constat, le nombre de personnes ayant droit à une retraite en France était de 17,2 millions, en augmentation de 1,3 % par rapport à 2022. Dans le détail :

• 14,6 millions de retraités perçoivent une pension de droit direct du régime général,
• 12,6 millions reçoivent une pension complémentaire du régime unifié (Agirc-Arrco).

La moyenne des pensions reçues chaque mois s’élève à 1 666 euros bruts. Mais c’est en regardant plus en détail le document qu’on découvre d’énormes disparités.

38 % d’écart entre hommes et femmes

C’est le premier chiffre qui frappe. Alors que 53 % des retraités sont des femmes, ces dernières touchent une pension 38 % moins élevée, d’environ 1 310 euros mensuels. Les hommes, quant à eux, ont un peu plus de 2 000 euros mensuels en moyenne. Cette différence s’explique notamment par le fait que les femmes ont des carrières plus souvent interrompues ou à temps partiel, notamment pour s’occuper des enfants.

Ceci n’est pourtant pas la seule explication. Car même en considérant des carrières complètes, les femmes ont en moyenne 1 680 euros de retraite là où les hommes peuvent prétendre à 2 280 euros. L’explication tient encore et toujours aux salaires inférieurs des femmes à compétences égales dans certains secteurs d’activité, même si cette tendance tend à diminuer depuis les années 2000.

Des professions privilégiées

Selon le rapport, il ressort également que les professions les moins bien loties sont les ex-agriculteurs affiliés à la MSA (Mutualité sociale agricole) non-salariés, puisqu'ils ne perçoivent en moyenne que 980 euros mensuels. En revanche, les anciens travailleurs indépendants en profession libérale (médecins généralistes, kinésithérapeutes, consultants…) affichent les pensions les plus élevées, avec 3 120 euros par mois.

Certaines professions sont aussi plus avantagées que d’autres. Le rapport est là encore très clair : c’est par exemple le cas des anciens agents de la SNCF, de la RATP ou de la Banque de France, qui perçoivent en moyenne 2 800 euros par mois, soit 800 euros de plus que le reste de la population.

Les fonctionnaires civils de l’État (préfets, enseignants…) sont aussi plutôt bien lotis, avec une moyenne de 2 610 euros mensuels.

L’âge de départ à la retraite augmente

Fin 2023, l’âge conjoncturel de départ à la retraite s’élève à 62 ans et 9 mois pour les retraités de droit direct résidant en France. Depuis 2010, il a ainsi augmenté de 2 ans et 3 mois, principalement en raison des relèvements des âges légaux issus de la réforme de 2010, souligne le rapport.

Ce sont surtout les hommes qui liquident leurs droits à la retraite plus tôt que les femmes, à 62 ans et 5 mois, contre 63 ans et 1 mois pour les femmes. Le rapport souligne toutefois que cet écart tend là encore à s’amoindrir au fil des générations.