Rémunération
Vers un retour du « congé de naissance », plus court mais mieux payé que le congé parental ?

Une mesure attendue de longue date
Alors que la natalité française atteint un niveau historiquement bas en 2023 avec 1,62 enfant par femme en âge de procréer, Aurore Bergé envisage de relancer la grande politique nataliste annoncée en janvier 2024 par le président de la République Emmanuel Macron, mais restée depuis lettre morte.
L’objectif est le suivant : remplacer l’actuel congé parental par une formule plus courte mais mieux rémunérée. Le projet initial du gouvernement proposait un congé de quatre mois par parent, à prendre après le congé maternité ou paternité.
Celui-ci serait assorti d'une indemnisation plus attractive, calculée en fonction d'un pourcentage du salaire, avec un plafond mensuel envisagé à 1 800 euros. Les employeurs auraient de leur côté la possibilité de compléter cette indemnité pour atteindre 100 % du salaire.
Aider les femmes à maintenir leurs carrières professionnelles
L'introduction de ce congé vise à éviter que la parentalité repose uniquement sur les femmes, en incitant davantage les hommes à s'impliquer dans les premières étapes de la vie de leur enfant. Cette mesure pourrait également atténuer les interruptions de carrière prolongées des femmes, souvent pénalisantes en termes d'évolution professionnelle et de rémunération.
« On doit avoir un congé qui ne doit pas être une rupture dans la vie professionnelle, qui doit pouvoir être pris à égalité entre père et mère, et pour ça, il faut qu’il y ait une indemnisation suffisante », indique la ministre Aurore Bergé.
Une mise en application dès 2026 ?
La ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes a indiqué que ce projet doit d’abord faire l'objet de discussions avec les partenaires sociaux. Elle souhaiterait cependant qu’il soit intégré au prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Cela signifie qu’une application pourrait être envisagée à partir de 2026.
L’échec du congé parental
Actuellement, le congé parental en France permet aux parents de prendre jusqu'à trois ans de congé pour s'occuper de leur enfant, avec une indemnité mensuelle d'environ 400 euros. Cependant, cette faible rémunération incite peu les pères à en bénéficier, et la durée prolongée peut constituer un frein à la carrière des mères.
En conséquence, à peine 1 % des hommes prennent ce congé, contre 14 % des femmes, ce qui perpétue les inégalités professionnelles et salariales entre les sexes.