Epargne
Chute des Bourses mondiales : faut-il (vraiment) s’inquiéter pour votre épargne ?

Depuis l’annonce d’une hausse des droits de douane par l’administration Trump à l’encontre de plusieurs partenaires commerciaux, puis le rétropédalage de jeudi le temps des négociations, les marchés financiers mondiaux traversent une période de forte instabilité.
Dans ce contexte, de nombreux épargnants s’interrogent : leur épargne est-elle menacée ? Livret A, assurance vie, actions, or… tous les placements ne réagissent pas de la même manière face aux turbulences des marchés. Tour d’horizon pour y voir plus clair.
Des chutes importantes, suivies de rebonds impressionnants
Depuis cinq jours, la couleur était rouge pour la plupart des grandes places financières mondiales. Malgré l’annonce d’une pause des droits de douane (sauf pour la Chine) pendant 90 jours, qui a permis aux marchés de reprendre temporairement des couleurs, la tendance reste globalement négative en Europe. En France, le CAC 40 a chuté de 9 % depuis cinq jours, et l’indice européen EuroStoxx 50 de 9,5 %.
De l’autre côté de l’Atlantique, la situation est encore plus instable, alternantes baisses historiques et rebonds puissants. Jusqu’à mercredi, le Nasdaq Composite avait baissé de 11,30 %, tandis que le Dow Jones de 8% et le S&P 500, considéré comme le « thermomètre » de l’économie américaine, de 10 % également. Hier, les indices ont pourtant réalisé de très belles performances et ont pratiquement effacé les pertes des derniers jours, gagnant respectivement 12 %, 7,8 % et 9,5 %.
La preuve, s’il en fallait encore une, que la volatilité des marchés n’est plus à démontrer, et qu’aux fortes baisses peuvent succéder de forts rebonds — et inversement.
Dans ce contexte de turbulences, la tentation est grande de transposer les soubresauts des marchés financiers à son épargne. Mais en fonction de la manière dont celle-ci est répartie, les conséquences diffèrent.
Comptes réglementés et marchés financiers : une différence de taille
Commençons par rappeler un point central de la gestion financière. Si votre épargne est majoritairement investie sur des livrets réglementés (Livret A, LDDS, PEL...), vous n’avez rien à craindre. Ces produits ne sont pas exposés aux fluctuations boursières.
En revanche, les détenteurs de contrats d’assurance vie investis en unités de compte, ainsi que ceux détenant des actions via un PEA ou un PER, verront la valeur de leur portefeuille fluctuer à la baisse.
Ces baisses peuvent être significatives, mais elles ne doivent pas être confondues avec des pertes définitives. Tant qu’aucune vente n’est réalisée, les moins-values restent latentes. Comme le dit un adage bien connu dans le monde de la finance : « Tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas perdu ».
Ne pas céder à la panique : la clé d’une stratégie de long terme
Dans un contexte de volatilité accrue, la tentation de liquider ses positions est grande. Pourtant, céder à la panique conduit bien souvent à cristalliser des pertes. Une stratégie d’investissement efficace repose avant tout sur la patience, la diversification et la régularité.
Diversifier ses placements – entre actions, obligations, immobilier ou or – permet de lisser les risques. L’or, par exemple, est traditionnellement considéré comme une valeur refuge en période de crise. De même, les périodes de baisse offrent des opportunités d’investissement pour ceux qui pratiquent des versements programmés : les actifs sont alors achetés à des prix plus attractifs, ce qui augmente le potentiel de performance à long terme.
Les marchés financiers obéissent à des cycles. Oui, à court terme, les fluctuations peuvent être impressionnantes et même inquiéter. Mais sur la durée, les grandes tendances restent haussières. Ainsi, malgré une baisse de 22 % depuis février 2025, le Nasdaq affiche tout de même une performance de +53 % depuis fin 2022.
L’importance de rester maître de vos émotions
Thomas Perret, fondateur de la plateforme Mon Petit Placement et interrogé par Europe 1 cette semaine, insiste sur ce point : « Lorsque l’envie de tout vendre se fait sentir, il faut souvent faire exactement l’inverse. La chute des cours crée des points d’entrée intéressants. »
Tenter d’anticiper le moment idéal pour revenir sur les marchés – une stratégie dite de « market timing » – s’avère souvent inefficace, voire contre-productive. L’idéal est de maintenir le cap et de respecter sa stratégie patrimoniale. Rappelez-vous par ailleurs que si vous avez un PEA, tout retrait ou achat avant 5 ans entraine inévitablement sa clôture. Là encore le maître mot est le même : l’attente.
Rappel: Les informations contenues dans cet article ne constituent pas un conseil en investissement ou une offre de vente ou d'achat d'instruments financiers.