Statut du dirigeant
71 % des auto-entrepreneurs estiment que leur protection sociale est insuffisante

Le Conseil de la Protection Sociale des Travailleurs Indépendants (CPSTI) a publié une étude menée par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC) en coordination avec l’Urssaf Caisse nationale concernant les « auto-entrepreneurs, leurs parcours, projets et perception du statut ».
Menée auprès de 3 366 auto-entrepreneurs actifs, celle-ci met en lumière une grande diversité de profils et de situations.
Si le régime de la micro-entreprise offre une flexibilité et une simplicité attractives pour beaucoup, il est également synonyme de risque de fragilité économique et du sentiment d’une couverture sociale insuffisante pour une partie significative de ses bénéficiaires. Zoom sur les principaux enseignements de l’étude.
L’auto-entreprise, un statut attractif mais fragile
Selon l’étude, en 2022, les auto-entrepreneurs représentaient près de 6 travailleurs indépendants sur 10 (62 %).
Néanmoins, leur situation professionnelle est globalement plus fragile que celle des entrepreneurs individuels classiques. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 53 % des entrepreneurs classiques restent actifs 5 ans après leur immatriculation, contre seulement 33 % pour les auto-entrepreneurs, ce qui peut traduire un statut plus transitoire.
En outre, l’étude met en exergue la diversité des situations des auto-entrepreneurs : 56 % d’entre eux sont en polyactivité et donc cumulent leur activité avec un autre régime, principalement un emploi salarié (28 %), tandis que 16 % sont à la recherche d’un emploi.
Seuls 44 % des auto-entrepreneurs en font leur seule activité professionnelle, tandis que pour 39 %, cette activité est secondaire et représente moins de la moitié de leurs revenus.
En termes de revenus, les auto-entrepreneurs gagnent bien moins que les entrepreneurs classiques : en 2022, un auto-entrepreneur percevait un revenu moyen de 7 500 €, contre 39 200 € pour un entrepreneur individuel classique. Du côté des professions libérales non réglementées et des professions libérales réglementées, les revenus moyens perçus sont les plus élevés, avec respectivement 7 450 et 10 600 € par an (Source : Urssaf).
26 % des auto-entrepreneurs n’ont pas de complémentaire santé
7 auto-entrepreneurs sur 10 (71 %) estiment que leur protection sociale obligatoire est insuffisante.
Les professions libérales (55 %), les femmes (47 %), les personnes avec enfants à charge (45 %) et les 35-45 ans, y sont d’autant plus sensibles.
Sur ce point, les préoccupations portent principalement sur :
- La perte d’activité (89 %) ;
- La retraite (87 %) ;
- Le risque d’invalidité, d’accident ou maladie professionnelle (82 %).
En outre, le quart des auto-entrepreneurs (26 %) déclarent ne pas avoir de complémentaire santé, un chiffre qui monte à 38 % chez les moins de 25 ans, en raison principalement d’un coût financier élevé.
44 % des auto-entrepreneurs se déclarent prêts à la perspective de payer des cotisations minimales pour améliorer leur couverture en cas d’incapacité de travail ou pour sécuriser leur retraite.
En matière d’accompagnement des auto-entrepreneurs dans la création et la gestion de leur activité, il existe des limites. Ainsi, seuls 23 % ont réalisé une étude de marché avant de lancer leur activité et 72 % n'ont suivi aucune formation à la création d'entreprise.
Créer sa micro-entreprise : un accompagnement bienvenu
Dans le cadre de la création de leur activité d’auto-entrepreneur, de nombreux répondants ont évoqué l’utilité d’accompagnements et de conseils. Parmi les plus cités :
- La formation à la création et à la gestion d’entreprise (36 %) ;
- Un réseau d’accompagnement ou l’échange avec des pairs (24 %) ;
- Un conseil comptable ou des échanges avec sa caisse Urssaf (20 %)
- Des conseils fiscaux ou juridiques (15 %).