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A la maternité du CHU de Toulouse, le défi d'être enceinte en période de canicule
À la maternité du CHU de Toulouse, les experts mettent en garde contre les dangers liés à la canicule pour les femmes enceintes. Ils recommandent de rester dans des environnements frais et d'augmenter l'hydratation à plus de 2,5 litres par jour. Une étude récente souligne que la chaleur excessive peut entraîner des problèmes graves tels que des naissances prématurées et des malformations congénitales. Cette menace pour la santé des mères et des nouveau-nés nécessite une attention particulière.

Lionel BONAVENTURE - AFP
Le ventre arrondi sous une robe noire, une bouteille d'eau à ses pieds, Tiffany Berlan vit unegrossesse "très compliquée" dit-elle, à cause des températures caniculaires pouvant entraîner douleurs, contractions et prématurité, selon le professeur Paul Guerby, chef de service de la maternité du CHU de Toulouse.
"Je me sens très faible" et "en arrive à suffoquer", confie la jeune femme de 28 ans, lorsqu'elle évoque les bouffées de chaleur liées à sagrossesse de sept mois, cumulées aux 32°C ressentis dans son appartement sans climatisation.
Déjà mère de deux enfants, elle est enceinte pour la première fois en été et "c'est coriace" décrit-elle, alors qu'à Toulouse le mercure a dépassé les 40°C.
- Sensations d'évanouissement -
Sans moyens financiers suffisants pour s'offrir une climatisation, cette chauffeuse-livreuse de nuit fait partie des femmes enceintes qui "ont beaucoup plus mal vécu cette vague de chaleur intense" du fait des "inégalités de revenu", pointe Paul Guerby, gynécologue-obstétricien.

Lionel BONAVENTURE - AFP
"On se sent un peu comme si on allait s'évanouir", témoigne Tiffany Berlan, attendant l'heure de sa consultation, dans la salle d'attente de la maternité.
Au quotidien, lorsqu'elle sort, la jeune femme explique avoir pris l'habitude de se "promener avec une bouteille d'eau congelée", pour "plus de durée" et de boire "quatre litres d'eau par jour."
S'exposer au soleil est devenu douloureux et inquiétant pour elle: "j'ai un ventre hyper-chaud" au point de ressentir "comme desbrûlures ".
Contrainte de s'isoler sur les conseils de sa sage-femme, Tiffany Berlan vit sagrossesse devant les deux ventilateurs de son appartement et prend plusieurs douches par jour. Mais "ça reste très compliqué", souffle-t-elle.
La journée, il fait chaud "en intérieur comme à l'extérieur", tandis que la nuit, lorsque les températures restent élevées, elle se "réveille à plusieurs reprises" à cause de la chaleur.
- Hospitalisations en hausse -
Sa petite Livia âgée de deux jours dans les bras, Céline Paez se remet doucement de son accouchement, assise sur le lit de sa chambre d'hôpital.
Des bas de contention encore autour de ses jambes, la jeune femme a eu "des problèmes de circulation sanguine" l'obligeant à faire de la "pressothérapie".

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Elle se dit "contente" que les températures soient descendues car la sensation de chaleur s'amplifie "avec les hormones".
Durant sagrossesse Céline Paez a ressenti beaucoup de contractions et "des grosses douleurs", dit-elle, accentuées à l'approche de l'accouchement.
Du fait d'un "métabolisme plus important", les femmes enceintes ont "un débit cardiaque, un fonctionnement des reins, du cœur, plus intense", note Paul Guerby.
Un processus qui se traduit par "une épreuve d'effort en continu" augmentant progressivement jusqu'à l'accouchement, ajoute-t-il.
La canicule, qui a touché par deux vagues la France cet été, peut avoir de lourdes conséquences sur les femmes enceintes et leurgrossesse au point que les hospitalisations et les consultations en urgence augmentent en période de forte chaleur au CHU de Toulouse.
Ladéshydratation principal effet, selon Paul Guerby, peut entraîner "des coups de chaleur, des malaises", "des contractions utérines" ou encore des douleurs intenses du fait du pincement "des voies urinaires durant lagrossesse ".
Au service qu'il dirige, le gynécologue observe "plus d'accouchements prématurés lors des périodes de forte chaleur et de canicule".

Lionel BONAVENTURE - AFP
Rester dans des lieux frais et "dépasser strictement les 2,5 litres de liquide et d'eau par jour", restent les meilleurs moyens, pour les femmes enceintes, de se prémunir de la chaleur, conseille le professeur.
Selon une large étude publiée en novembre 2024 dans la revue Nature Medicine, les fortes températures accroissent de multiples risques pour les femmes enceintes, qui vont des naissances prématurées au décès du nouveau-né, en passant par des malformations congénitales.
"L'exposition croissante à la chaleur constitue une menace majeure à la santé des mères et des nouveaux-nés", préviennent les auteurs de ce travail réalisé en compilant près de 200 études.

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Lexique
brûlure du 1er degré : simple rougeur douloureuse de la peau ;
brûlure du 2ème degré : différenciée, elle également, en 2ème degré superficiel et profond selon la nature des cellules touchées (atteinte ou non du corps muqueux de Malpighi) ; on y retrouve la formation de bulles cutanées ;
brûlure du 3ème degré : stade le plus grave, c'est la carbonisation. Les lésions sont peu sensibles voire indolores, les bulles sont petites ou absentes, la peau est cartonnée.
chez l'adulte, la tête et chaque membre supérieur représentent 9% (dont 1% pour chaque paume de main), le dos, le tronc, les faces antérieure et postérieure de l'abdomen et chaque membre inférieur 18%, le périnée et les organes génitaux, 1%.
chez le petit enfant, la tête, le dos et le tronc représentent 18%, chaque bras 9%, 13,5% pour chaque jambe et 1 % pour les organes génitaux.
les circonstances de survenue : les brûlures électriques et chimiques les brûlures survenues lors d'explosion, d'accident de la voie publique, d'incendie en milieu clos.
la localisation : les localisations à la face, aux mains, au cou et au périnée.
le terrain : l'âge < 3ans ou > 60ans, une pathologie grave préexistante, des soins à domicile impossibles, une suspicion de sévices ou de toxicomanie.
due à une perte d'eau et de sel contenus dans le plasma et les liquides entourant les cellules, liés à des vomissements, diarrhées, pertes cutanées, rénales, au coma diabétique...) ;
elle se manifeste par une fatigue, une sécheresse de la peau, une accélération du rythme cardiaque, une baisse de la tension artérielle, une raréfaction de l'émission d'urine...
son traitement consiste en l'administration d'eau et de sel.
due à une hypertonie (excès de sodium par fuite d'eau) du plasma et des liquides extracellulaires, liée à une insuffisance d'apport en eau, au diabète insipide , certains diabètes sucrés , pertes digestives, cutanées, par voie respiratoire... Pour compenser cette différence de pression en sels, le liquide intracellulaire sort vers le milieu extracellulaire. La cellule est déshydratée ;
elle se manifeste par une soif intense, une sécheresse buccale, une perte de poids, fièvre, essoufflement, une fatigue avec torpeur voire coma...
son traitement consiste en l'administration d'eau associée à un régime sans sel.