Actualité Santé Française
"Un été exceptionnellement meurtrier": la chaleur a tué des dizaines de milliers d'Européens en 2024
En 2024, la chaleur a engendré des dizaines de milliers de décès en Europe, notamment en Italie et en Espagne, et a fortement impacté des pays comme la Grèce et la Bulgarie. Les chercheurs alertent sur un enjeu majeur de santé publique alors que l'été 2025 promet des vagues de chaleur similaires. En comparant deux études sur la mortalité liée aux canicules, l'une se base sur des données réelles et l'autre sur des extrapolations, chacun fournissant des informations essentielles pour influencer les politiques publiques.

Martin LELIEVRE - AFP/Archives
Comme les années précédentes, la chaleur a contribué à la mort de dizaines de milliers de personnes en Europe lors de l'été 2024, conclut une étude publiée lundi, alors que le continent enchaîne les étés torrides sur fond de réchauffement climatique.
"L'Europe a connu un été exceptionnellement meurtrier en 2024 avec plus de 60.000 morts liées à la chaleur, ce qui porte à plus de 181.000 morts le bilan total des trois étés écoulés jusqu'alors", résume ce travail publié dans Nature Medicine.
Depuis le début des années 2020, cette étude, réalisée par des chercheurs de l'Institut pour la Santé Mondiale de Barcelone, est un rendez-vous annuel de référence pour évaluer à quel point les températures élevées contribuent à la mortalité d'une trentaine de pays, qui représentent presque toute l'Europe.
L'enjeu est crucial alors que les étés européens tendent à devenir plus en plus chauds à cause du réchauffement climatique mondial.
L'Europe est même le continent qui se réchauffe le plus vite. L'été 2024 est le plus chaud jamais enregistré sur le continent, avec un précédent record remontant à 2022 suivi d'une accalmie toute relative en 2023.
Or les dangers de la chaleur sur l'organisme sont multiples notamment chez les personnes âgées et ne se résument pas auxdéshydratations et coups de chaleur immédiats. Les fortes températures peuvent aggraver à plus long terme des pathologies cardiaques, respiratoires, mentales, liées audiabète
Quel bilan, pour l'Europe, en matière de décès liés à la chaleur? Les chercheurs avancent des chiffres de 67.873 décès pour 2022 et 50.798 pour 2023, légèrement revus à la hausse par rapport à leurs précédentes publications grâce à une méthodologie plus précise. Avec 62.775, 2024 se situe entre les deux.

Yann SCHREIBER, Paz PIZARRO - AFP
Mais, malgré leur précision apparente, "ces chiffres comprennent leur lot d'incertitude", prévient auprès de l'AFP Tomas Janos, le principal auteur de l'étude.
Il s'agit d'estimations jugées les plus probables parmi un grand nombre de possibilités. Pour 2024, les chercheurs donnent une fourchette d'environ 35.000 à 85.000 morts.
- Espagne et Italie en tête -
Ces variations importantes sont liées à des considérations méthodologiques complexes, une certaine part d'arbitraire existant dans la manière de croiser chiffres de température et de mortalité.

Luca MATTEUCCI, Valentina BRESCHI - AFP/Archives
Mais, soulignent les chercheurs, ce vaste écart ne doit pas occulter un constat indiscutable: la chaleur tue chaque année des dizaines de milliers de personnes en Europe et représente donc un enjeu majeur de santé publique.
En 2024, les pays les plus frappés ont été l'Italie - entre 13.858 et 23.506 décès - et l'Espagne - entre 4.655 et 8.513. Toutefois, rapportée à la population, la mortalité a été encore plus lourde en Grèce et Bulgarie.
Concernant l'été 2025, marqué par deux canicules importantes, une autre étude, publiée la semaine précédente, a tenté d'évaluer le nombre de morts liées au réchauffement climatique dans un petit millier de villes européennes lors de ces vagues de chaleur. Les auteurs, affiliés à des institutions britanniques, donnaient un bilan de plus de 15.000 décès.
Les deux études sont néanmoins loin d'avoir la même portée. Celle publiée lundi porte sur un périmètre géographique plus exhaustif, ne se concentre pas sur les seuls quelques jours de canicule et, surtout, se base sur une méthodologie bien plus solide.
Les chercheurs utilisent les véritables données de mortalité observées lors de l'été 2024 dans une multitude de régions européennes, un travail de fourmi qui explique pourquoi leur étude a nécessité un an de travail. A l'inverse, l'étude britannique extrapole d'anciennes données de mortalité.
Pour autant, M. Janos se refuse à renvoyer dos à dos les deux travaux, soulignant l'intérêt d'alerter sur l'effet délétère de la chaleur sans attendre de longs mois d'analyse.
Il ne fait en effet guère de doute que l'été 2025, le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays comme l'Espagne ou le Royaume-Uni, portera un lourd bilan sanitaire.
"Les deux estimations ont leur utilité", conclut M. Janos. "Leur étude permet de donner une première idée de la mortalité liée à la chaleur lors d'un été donné; la nôtre fournit des chiffres plus solides qui peuvent servir de base à des décisions de politique publique."

Traitements contre l'obésité: l'Américain Pfizer rachète Metsera

Alimentation: Greenpeace France demande l'interdiction de l'hexane
Lexique
due à une perte d'eau et de sel contenus dans le plasma et les liquides entourant les cellules, liés à des vomissements, diarrhées, pertes cutanées, rénales, au coma diabétique...) ;
elle se manifeste par une fatigue, une sécheresse de la peau, une accélération du rythme cardiaque, une baisse de la tension artérielle, une raréfaction de l'émission d'urine...
son traitement consiste en l'administration d'eau et de sel.
due à une hypertonie (excès de sodium par fuite d'eau) du plasma et des liquides extracellulaires, liée à une insuffisance d'apport en eau, au diabète insipide , certains diabètes sucrés , pertes digestives, cutanées, par voie respiratoire... Pour compenser cette différence de pression en sels, le liquide intracellulaire sort vers le milieu extracellulaire. La cellule est déshydratée ;
elle se manifeste par une soif intense, une sécheresse buccale, une perte de poids, fièvre, essoufflement, une fatigue avec torpeur voire coma...
son traitement consiste en l'administration d'eau associée à un régime sans sel.
Glycémie à jeun > 1,26 g/L ou 7 mmol/L ;
Glycémie dans la journée > 2g/L avec signes cliniques de diabète.
diabète de type I : lié à une absence ou une insuffisance de sécrétion d'insuline, c'est le moins fréquent. Il survient volontiers chez des sujets jeunes. Le traitement nécessite de l'insuline (diabète insulinodépendant ou insulinonécessitant) ;
diabète de type II : la sécrétion d'insuline est maintenue, mais il existe un certain degré de résistance à l'insuline et les taux de glycémie sont élevés. C'est la forme la plus fréquente, elle apparaît volontiers après l'âge de 40 ans, son traitement ne fait pas appel à l'insuline (diabète sucré non insulinodépendant) ;
diabètes secondaires (maladie du pancréas, certains médicaments, origine génétique, malnutrition, autres maladies endocriniennes...).