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Espagne: forte mobilisation à Séville après des retards de dépistage du cancer du sein

Plusieurs milliers de manifestants, dont une grande majorité de femmes, se sont rassemblés dimanche midi à Séville pour protester contre la gestion des autorités régionales dans des retards de dépistage decancer de sein, une polémique qui s'est transformée en crise politique.

Les autorités de la région d'Andalousie (sud), menées par le Parti populaire (droite, opposition), ont reconnu qu'au moins 2.300 femmes au cours des dernières années n'ont pas été informées des résultats de leurs mammographies passées dans des hôpitaux publics, notamment à Séville.

Dans ces cas précis, c'est un résultat "non concluant" ou présentant des "lésions douteuses" qui ne leur a pas été transmis, alors précisément qu'il impliquait de passer de nouveaux examens à plus ou moins brève échéance.

La polémique a ému en Espagne au-delà de l'Andalousie, devenant depuis plusieurs semaines le sujet de critiques échangées entre le gouvernement central de gauche, à Madrid, et les autorités régionales, de droite, dont dépendent les compétences en matière de santé.

Dimanche, les manifestants se sont réunis à l'appel d'Amama, l'association qui représente les patientes concernées, devant le siège des autorités régionales, pour faire entendre leur colère.

"Ni oubli, ni pardon, Bonilla démission!", a scandé la foule, ciblant nommément Juan Manuel Moreno Bonilla, le président de droite de la région, au cœur des critiques pour sa gestion de la crise qui a déjà entraîné la démission de sa conseillère à la santé, Rocío Hernández.

Les slogans "Les erreurs de dépistage sont un attentat", "Nos vies ne peuvent pas attendre" ou encore "Vous n'êtes pas seules" ont également résonné, selon une journaliste de l'AFP présente sur place.

La foule, parmi lesquelles de nombreuses femmes étaient visiblement très émues, s'est ensuite dispersée en début d'après-midi dans le calme.

Des patientes ont déjà annoncé leur intention de porter plainte contre les autorités régionales.

Sous le feu des critiques, Juan Manuel Moreno Bonilla, dont le mandat expire l'année prochaine, a "présenté (ses) excuses" aux plaignantes, mais les autorités régionales sont restées jusque-là largement évasives sur les raisons de cette faille inédite.

Face à la polémique, elles ont présenté début octobre un plan d'urgence, censé permettre notamment l'augmentation prochaine des effectifs des unités de sénologie. Sans donner pleine satisfaction jusque-là aux patientes et à leurs soutiens.

Au niveau national, le ministère espagnol de la Santé a de son côté annoncé une étude "plus approfondie" des programmes de dépistage ducancer dans le pays, "en commençant bien évidemment" par l'Andalousie.

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