Actualité Santé Française
Contamination au cadmium: des dépistages remboursés "à l'automne" en médecine de ville
Le ministre de la Santé a annoncé que des dépistages du cadmium, contaminant des céréales, seront remboursés en médecine de ville à l'automne. Cela fait suite à des préoccupations concernant l'accumulation de ce métal toxique dans l'organisme, en particulier chez les jeunes enfants. Les dépistages ciblent les patients à risque, avec pour objectif un remboursement défini d'ici 2025. Une grande enquête de santé publique sera lancée pour évaluer l'exposition aux substances toxiques, y compris le cadmium. Des professionnels de santé demandent des mesures strictes pour réguler l'utilisation des engrais phosphatés.

GEOFFROY VAN DER HASSELT - AFP
Des dépistages du cadmium, auquel les Français sont fortement contaminés en mangeant des céréales ou du pain du fait de l'utilisation des engrais phosphatés en agriculture, seront remboursés "à l'automne en médecine de ville", a annoncé mardi le ministre chargé de la Santé.
Le 5 juin, les Unions régionales des professionnels de santé-Médecins Libéraux (URPS) avaient dénoncé "une explosion de la contamination des jeunes enfants" en France à ce métal toxique, "omniprésent dans notre environnement" en raison de l'épandage d'engrais phosphatés, qui s'accumule dans l'organisme et expose à un risque accru de pathologies cardiovasculaires et decancer notamment.
Ces professionnels ont "fait remonter l'intérêt d'un dépistage" de cette substance ciblant les patients à risque, a rappelé Yannick Neuder, interrogé à l'Assemblée nationale par la députée écologiste Sandrine Rousseau.
"Ce dépistage est remboursé à l'hôpital et il le sera à l'automne en médecine de ville", a-t-il déclaré.
Selon le ministère, "les travaux sur le remboursement des tests de dépistage du cadmium pour les personnes à risque, et le cadre de ce remboursement, sont en cours avec l'objectif d'avoir défini" ce périmètre d'ici la fin 2025.
Quant à la recommandation émise en 2021 par l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement (Anses) de ne pas dépasser les 20 mg de cadmium par kg d'engrais phosphatés, M. Neuder a affirmé qu'il sera "particulièrement vigilant sur l'arrêté que doit prendre le ministère de l'Agriculture sur ce sujet, comme l'ont fait d'autres pays, comme la Finlande, la Pologne ou la Roumanie".
D'une ampleur inédite, l'enquête de santé publique Albane, dont le lancement a été annoncé mardi, doit scruter la santé de la population française (alimentation, activité physique...) et notamment son exposition à des substances telles que pesticides, bisphénols, phtalates et cadmium.
Par ailleurs, la proposition de loi visant à instaurer un registre national descancers pour améliorer le suivi de cette maladie, adoptée en avril 2023 au Sénat, a été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale le 23 juin, a noté M. Neuder.
Les registres départementaux existants ne couvrent que 21 à 24% de la population française.
Le 3 juin, Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé devenu député, avait demandé à M. Neuder de "mener à son terme le projet de registre" et révélé être lui-même atteint d'uncancer appelant le gouvernement à ne pas couper dans les budgets de la recherche sur cette maladie et à soutenir la prévention.
La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, qui avait révélé en janvier avoir été diagnostiquée il y a trois ans d'uncancer du sein, avait de son côté enjoint l'exécutif à se saisir du texte "sur l'ordre du jour du gouvernement" pour "aller vite".

Trump "dévastateur" pour la santé reproductive dans le monde, dit une responsable de l'ONU

Colère des taxis: le gouvernement va étudier leurs propositions
Lexique
Prédisposition génétique (entre 5 et 10% des cancers du sein),
Hyperestrogénie : c'est un cancer hormonodépendant),
Absence de grossesse ou grossesse de survenue tardive (après l'âge de 30 ans),
Surpoids, obésité et consommation excessive d'alcool (par hyperestrogénie secondaire),
Ménopause tardive ou 1ères règles précoces,
Antécédent de mastopathie bénigne,
Antécédent de radiothérapie thoracique.
stade I : tumeur localisée uniquement au sein, les ganglions axillaires ne sont pas envahis,
stade II : envahissement des ganglions axillaires,
stade III : d'autres aires ganglionnaires sont atteintes,
stade IV : présence de métastases dans d'autres organes.