Actualité Santé Française
Charlie Dalin, un exemple équilibré pour les malades du cancer
Charlie Dalin, skieur et malade du cancer, a abordé sa participation à une compétition en soulignant qu'il avait l'accord de médecins spécialisés. Grâce aux progrès de la médecine, son traitement a été ajusté, lui permettant de naviguer. Son récit montre les défis, sans culpabiliser ceux qui ne peuvent suivre le même chemin, insistant sur la diversité des parcours de vie des patients. La juriste Camille Flavigny conclut que ce témoignage éclaire le champ des possibles en matière de santé et de choix.

Loic VENANCE - AFP/Archives
Il a remporté une compétition emblématique malgré soncancer puis s'est ensuite mis en retrait à cause de la maladie. L'exemple du navigateur Charlie Dalin montre que la vie ne s'arrête pas forcément avec une maladie mais que la contrainte médicale est parfois la plus forte.
"Notre but, c'est d'adapter les traitements à ce que les patients ont comme projets qui leur tiennent à cœur, et ça, c'est une bonne illustration", juge auprès de l'AFP le cancérologue Clément Bonnet, alors que M. Dalin a expliqué avoir remporté le Vendée Globe malgré une rare tumeur gastro-intestinale (GIST).
Le skipper a fait mercredi cette révélation plusieurs mois après avoir remporté cette compétition emblématique du monde de la voile. Il a expliqué avoir été diagnostiqué fin 2023, alors âgé de 39 ans, puis avoir pris la mer alors qu'il avait entamé un traitement par immunothérapie.
Ce témoignage s'inscrit dans un contexte où d'autres personnalités ont témoigné de leur expérience avec lecancer dans l'idée de normaliser cette maladie qui donne lieu à plus de 400.000 nouveaux diagnostics par an en France.
En juin, l'ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, redevenu député, avait ainsi révélé son diagnostic devant l'Assemblée nationale.
Mais l'expérience de M. Dalin présente d'importantes particularités. Il s'agit d'un sportif de haut niveau qui a tenu, malgré la maladie, à disputer une compétition pour finalement la remporter. Pour autant, les experts interrogés par l'AFP estiment que son témoignage est mesuré et donne un exemple intéressant aux patients atteints d'uncancer
- Ne pas culpabiliser -

Sebastien Salom-Gomis - AFP/Archives
En premier lieu, le skipper a très clairement expliqué qu'il n'avait participé à la compétition qu'avec l'accord de médecins. Ces derniers appartiennent à l'institut Gustave Roussy, l'un des principaux établissements français de recherche contre la maladie, et ont jugé que son traitement pouvait être maintenu en pleine mer.
"Avec un autre type decancer je pense que ça aurait été plus compliqué", tels certainscancers du colon, avance M. Bonnet, qui est spécialisé dans lescancers digestifs et rattaché à l'Institut Curie, l'autre grande institution française du secteur.
Comme l'a noté M. Dalin, c'est aussi l'évolution récente de la médecine qui lui a permis de profiter d'une telle marge de manœuvre. Non seulement il n'a pas été contraint à une chimiothérapie, mais son traitement par comprimés, apparu voici une vingtaine d'années, est désormais très bien appréhendé par les soignants.
"Au milieu des années 2000 ça aurait été un peu ambitieux de partir en solitaire avec ce type de traitement ; maintenant, ça paraît plus facile et réalisable, notamment parce que les médecins sont moins stressés par rapport aux effets secondaires potentiels", explique M. Bonnet.
Surtout, le témoignage du sportif ne se résume pas à vanter sa victoire malgré la maladie. M. Dalin s'est montré particulièrement attentif à ne pas donner l'impression que tout est affaire de volonté: le risque serait de culpabiliser des patients n'étant pas en mesure de poursuivre leurs activités.
"C’est bien si mon histoire peut inspirer, motiver, aider les gens, mais il ne faut pas non plus que cela ait l’effet inverse", a-t-il souligné auprès de l'AFP. "Ça ne veut pas dire que tu peux faire ça avec n’importe quelcancer ou n'importe quel traitement."
Et, de fait, le sportif témoigne aussi de son incapacité à participer aujourd'hui à un nouveau Vendée Globe ou à une compétition d'aussi haut niveau: opéré en début d'année, il combat toujours la maladie.
"On voit que la contrainte médicale est là", souligne auprès de l'AFP la juriste Camille Flavigny, responsable de la division Droits et Soutien des personnes au sein de la Ligue contre lecancer
"Simplement, ce témoignage permet de montrer le champ des possibles: parfois on a le choix, parfois on n'a pas le choix", conclut-elle. "Il présente les deux."

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